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visiteurs Le 23/12/2022 à 09h55 |
Instantanés - 23 - Le devoir accompli
23 – Le devoir accompli Cet instantané, nous fait découvrir un aspect inattendu de la personnalité de Gabriel Trocmé (1866-1946), celui du poète qui sommeillait en lui. Les obligations quotidiennes de l'agriculteur et surtout de l'élu qu'il fut pendant plus de 20 ans (après avoir été Conseiller Municipal puis Premier Adjoint au Maire, il fut Maire d'Épehy de 1908 à 1928 et aussi Conseiller Général dans l'entre-deux-guerres) ne laissèrent sans doute pas au poète le temps de s'exprimer. Ce poème, certainement écrit après 1925, doit donc être replacé dans la troisième partie de la vie de Gabriel Trocmé, celle de la reconstruction du village. Les deux photos ci-dessous évoquent, elles, la première partie de cette vie, celles de la jeunesse et de la formation.
La jeunesse, c'est la vie entre les fermes de Malassise et de Pezières, l'école des Frères à Épehy, dirigée par le Frère Vion, puis le lycée, la réussite au baccalauréat (niveau d'instruction exceptionnel à l'époque), et aussi le rêve de poursuivre des études supérieures de droit et de devenir magistrat. Un rêve hélas contrecarré par les obligations familiales, celle de reprendre la ferme paternelle1.
Fig. 3 et 4. Les années de la maturité (Archives Trocmé). Les deux photos suivantes (3 et 4) sont celles, pourrait-on dire, de la maturité et des responsabilités.
Cette photo est impressionnante. Assis devant son abri-tonneau de tôles et cependant vêtu élégamment (ce doit être l'été 1919), Gabriel Trocmé semble être sidéré devant son village anéanti et tente de mesurer l'ampleur de l’œuvre qui l'attend. Il y est peut-être encore seul, sans sa famille . Quoi de plus déprimant qu'un tel décor ? L'abri précaire octroyé aux premiers "réintégrés" avec le nom du bénéficiaire épinglé sur la porte, des fûts pour garder l'eau, une chaise sortie pour la photo, rien d'autre et, à droite, des amas de ruines, un reste de cheminée (?), quelques tôles pour un autre abri. Tout est détruit, tout est à refaire... et tout a été refait ! C'est ici que prend place ce poème écrit quelques années plus tard. Il faut avoir sous les yeux ce spectacle de désolation pour bien le comprendre : il exprime la satisfaction du devoir accompli et on ne saurait douter que ce soit à juste titre.
Les expressions employées à l'occasion de ce retour sur soi-même prennent ainsi tout leur sens : les durs travaux, la légitime fierté, l’œuvre terminée, et la fierté d'avoir bien agi. Et, pour conclure, cette photo du maire déjà vieillissant, mais apparemment heureux, prise vers 1930. Il a autour de 65 ans. Il n'est plus maire, mais sans doute encore Conseiller Général et il porte à la boutonnière le ruban de Chevalier de la Légion d'Honneur reçue peu après la guerre. Une vie assurément bien remplie...
Note :
Date de création : 31/07/2010 @ 18h43 Réactions à cet article
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