Sommaire
Petite bibliothèque
Les origines du village L'abécédaire d'Épehy Le village
Les champs Instantanés
À propos de... Au fil des ans...
Galerie de Portraits
1914-2014, le centenaire
La Reconstruction
Courrier des Lecteurs Recherche
Lettre d'information
Annuaire de liens
Visites
visiteurs visiteurs en ligne
visiteurs Le 23/12/2022 à 09h55 |
Le village - C comme Château
C comme Château : Le "Château" Lempereur Les photos de cet article nous posent presque autant de questions qu'elles nous apportent d’informations. Qui, parmi nos lecteurs, pourra compléter ce texte ? Ainsi, celles des Fig.1, 2 et 3 prétendent nous présenter le "vieux donjon féodal" d'Épehy. Bien sûr, ni sur ces figures, qui sont les plus anciennes (début du XX° siècle ?), ni sur les suivantes, il n'est facile de bien identifier la nature de cette construction perdue dans la végétation, ni surtout d'avoir une bonne idée de sa taille, d'autant plus qu'elles nous en présentent toujours la même face.
Nous disposons fort heureusement d'un texte qui nous donne quelques explications sur le sujet. Il s'agit d'un numéro du "Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie" de 1863 (Tome 8) qui publie le compte-rendu d'une visite à Épehy réalisée par une Commission de cette Société, le 31 mars de cette année-là. L'objectif de cette visite, organisée à la demande du Sous-Préfet de Péronne, M. Vallois, était "d'étudier sur les lieux la voie romaine" sur laquelle Henri Lempereur, qualifié d'"archéologue amateur" avait présenté une communication et "d’examiner les objets antiques recueillis par lui sur divers points du pays qu’il habite". Rendus sur place, les visiteurs purent d'abord, selon ce compte-rendu, admirer le "petit musée" où Henri Lempereur avait accumulé toutes sortes d'objets recueillis au cours de ses fouilles et, semble t-il bien, les avait disposés dans "tous les coins et recoins de (sa) vaste et plaisante habitation" que la photo de la Fig.4 dénomme "Chalet Suisse". Les deux premières photos permettent de situer ce "chalet suisse" par rapport au "château" (il en était très proche), et la Fig.3 montre, sous l'une des arcatures de son sous-sol, la présence de ce qui semble être une statue double d'apparence antique, probable exemple d'objet recueilli par Lempereur.
Le rapport de la Commission continue ainsi :
Et comment ne pas regretter que ces Messieurs n'aient pas prêté davantage attention aux précieux manuscrits relatifs à l'histoire de notre village, que leur hôte leur a fait découvrir chez lui, et qui sont aujourd'hui définitivement perdus pour nous : "Parmi les documents manuscrits qu’il nous a communiqués, je citerai le « Terrier d’Epehy », rédigé de 1763 à 1764, accompagné d’un immense plan seigneurial de cette localité". On peut rêver... Les deux photos des Fig. 6 et 7 sont désolantes. Elles nous racontent la destruction par les Allemands de ce qui restait du château Lempereur et ont d’ailleurs été prises par eux. Sur la première, on aperçoit d'ailleurs, à droite, un soldat allemand.
Il est assez curieux de constater que cette destruction semble avoir été pour l'occupant une priorité, plus importante que le clocher de l'église que l'on voit encore debout bien qu'il ait constitué un point de repère fort utile pour l'artillerie ! Même les arbres du jardin ont été abattus, et le "chalet", sans doute principalement construit en bois, a totalement disparu.
Avec la carte postale de la Fig.8 (qui veut encore nous faire croire au "donjon antique"), nous sommes au début des années 1920 et assistons à la remise en état du jardin, sinon du château. Un "decauville" dont on voit les rails, sert au transport des pierres. À droite, des arbres ont été abattus et tronçonnés. La taille des personnages par rapport au bâtiment ne laisse aucun doute sur son caractère de miniature.
Une fois dégagé de ses ruines (Fig.9), le "château" est donc resté tel quel. Apparemment, l'objectif de l'opération était avant tout de nettoyer le jardin, sans doute pour en faire un terrain à bâtir, et nullement de réhabiliter ce château-jouet dont, on le remarquera, la végétation qui s'y était agrippée n'a même pas été enlevée à cette occasion. On comprend facilement qu'une telle réhabilitation n'entrait pas dans les urgences du moment... Le souvenir de cette curieuse construction s'est aujourd'hui perdu ; ne subsistent pour nous le rappeler que quelques cartes postales qui nous questionnent. Avec cette disparition, l'archéologue amateur Henri Lempereur a aussi été oublié et c'est bien dommage, car personne d'autre que lui ne s'est intéressé d'aussi près à l'histoire ancienne d'Épehy. Date de création : 20/11/2010 @ 22h06 Réactions à cet article
|