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Au fil des ans... - À l'approche du XXe siècle
ÉPEHY - QUOI DE NEUF ? JUIN 2004 – N° 59 À L'APPROCHE DU XXe SIÈCLE Nous avons fait, lors de notre précédent article, un pas de trop. Revenons à 1873, où Épehy a un air de Far West. En effet, la Compagnie Picardie-Flandres est parvenue à amener la ligne de chemin de fer de Saint-Just-en-Chaussée à Épehy où elle se termine par un bloc d'arrêt presque en face du moulin à vent d'Henri Moreaux !
Un bonheur ne venant jamais seul, Messieurs Bellet, Coste et Mauduit du Fay, munis des autorisations nécessaires, décident de fonder la nouvelle ligne Vélu – Bertincourt - Saint-Quentin (VBSQ) qui, à Vélu, se raccorde à la ligne Achiet-Marcoing, passe et se raccorde à la ligne du Nord à Épehy, et se termine à Saint-Quentin après un parcours de 53 km (Fig.2 et 3). Mais quels changements en quelques années ! Les distances semblent abolies, les hommes et les marchandises circulent avec une aisance inconnue jusque là. La vie est devenue plus facile et plus rentable pour tous ceux qui commerçaient ou produisaient. Il y a eu aussi quelques accrocs, car la concurrence étrangère arrivait, elle aussi, plus facilement jusqu'au fin fond des campagnes.
Les sociétés musicales sont créées en nombre. Celle d'Épehy apparaît en 1885 (Fig.4). Et aussi les sociétés de tir, pour prouver qu'on peut défendre la République. Les enfants font l'exercice avec des fusils en bois. L'armée française est présente dans toutes les villes : par exemple, à Arras, le 33° RI qui, allant à pied au camp de Chalons, faisait régulièrement étape après 50 km à Épehy et couchait dans la paille du village (Fig.5). Les Épéhiens voyagent pour leurs affaires, et certains pour leur plaisir. D'ailleurs, il y aura bientôt des "Trains de Plaisir" vers la mer et à des tarifs doux. Maurice Thierry, l'auteur patoisant du Ronssoy, en a fait un sketch en picard1.
Mais pour se distraire, il y a aussi les cafés, une quarantaine à Épehy. La bière y est reine et, en ce temps, prise au tonneau. Elle est excellente. Les deux brasseries locales, Lempereur et Durieux, rivalisent et tournent à plein régime. Les cartes postales anciennes montrent une partie de ces cafés2. Plusieurs ont une lanterne extérieure pour attirer la clientèle. Et puis, l'un vend aussi des vélocipèdes, l'autre a des jeux picards dans sa cour, un autre a un piano mécanique...
Dans sa "Monographie d'Épehy" de 1899, l'instituteur M. Dumont écrit : "Épehy, 1685 habitants, 1644 hectares de culture, 16 conseillers municipaux, 1 percepteur, 1 receveur des Postes, 400 moutons, 75 ruches, une bonne cinquantaine de fermes, des sociétés diverses, un Bureau de Bienfaisance, un Hospice, etc. Commune riche et laborieuse, travaux agricoles et tissage, pas d'illettrés parmi les conscrits... Le tissage à domicile tend à péricliter et pourtant on tisse un nombre considérable de matières diverses à Épehy. Les salaires ouvriers ne ont pas assez élevés et l'on cherche à gagner plus". Ceci pour 1899. Demain, c'est le XXe siècle que l'on croit plein de promesses et on prépare l'Exposition Universelle de 1900 à Paris. Notes : Date de création : 18/06/2011 @ 10h43 Réactions à cet article
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