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Au fil des ans... - Le quartier de la gare (2)
ÉPEHY - QUOI DE NEUF ? MAI 2005– N° 62 LE QUARTIER DE LA GARE (2° article) Entrons dans la cour des marchandises.
La saison des betteraves débutait le 1° octobre, se terminait rarement avant la mi-janvier, et apportait un trafic de chariots dits flamands attelés de quatre chevaux boulonnais qu'on a peine à imaginer aujourd'hui. Le betteravier passait d'abord à la bascule de la Sucrerie d'Escaudoeuvres, face à l'hôtel Virgile, ou à celle de Sainte-Émilie, seule existante à ce jour, touchant le café-hôtel Ogier, ou à celle d'Iwuy, près du sémaphore, ou enfin à celle d'Eppeville près des quais des Établissements Gauthier-Leconte.
Ces quatre bascules avaient leur personnel qui, en plus de la pesée, prenait un échantillon pour faire poids net et tare. Il restait encore à calculer le taux de sucre par un personnel spécialisé dans un autre petit bâtiment. Enfin chaque chariot allait se vider, à la fourche, dans la wagon adéquat.
Les hivers étaient plus rudes qu'aujourd'hui. Neige, verglas, pluies ne manquaient pas, et dans les champs d'humbles travailleurs arrachaient des centaines d'hectares de betteraves avec la fourche courte en forme de lyre (voyez les brocantes cet été) en plein vent, en plein froid. Le quartier de la gare était alors recouvert uniformément d'une couche de bonne boue des champs de 5 à 10 cm d'épaisseur où nous pataugions de gré ou de force. Courageuses aussi, et discrètes, étaient les dames des quatre établissements qui, à 22 h.30 et plus, transformaient la salle de leur café-hôtel ou tabac recouverte d'une boue tenace, en un lieu éclatant de propreté jusqu'au... lendemain matin. Voilà donc l'activité du quartier de la gare, en plein hiver, alors que d'autres régions de France ronronnaient devant leur cheminée ancienne.
Petit à petit, la concurrence rail-route s'imposait et, en 1955, on ne prit plus de voyageurs sur Saint-Quentin Épehy (réseau Tiot'Vélu) et il n'y eut plus de trafic du tout de Vélu à Épehy. La SNCF, en 1964, assurait encore 4 trains sur le réseau Nord et un supplémentaire le samedi, sous la débonnaire autorité d'Albert Loyer, chef de gare. Mais dès le 15 juillet 1970, il n'y eut plus que des cars SNCF. Depuis, la nature reprend ses droits et de beaux bouquets de saules poussent parmi les voies, cherchant à attirer quelques pique-niqueurs sans doute. Même la fanfare d'Épehy avait "calé", remplacée au concert de la Fête par celle du Ronssoy, chef Armand Lauret, et ceci dès le 3 août 1964. Quelques anecdotes : - Tempête le 17 juin 1965 : un wagon circule tout seul. La vie continue...
Date de création : 04/08/2011 @ 11h45 Réactions à cet article
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