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Au fil des ans... - Le retour en 1919 (1)
ÉPEHY - QUOI DE NEUF ? 1° avril 2006 – N° 65 LE RETOUR EN 1919 (1° article) Monsieur Gabriel Trocmé, Maire d'Épehy, conscient de ses devoirs, prend, dès l'armistice, des mesures pour faire revivre son village. Ayant mis à l'abri les archives, les dossiers, les cachets, les documents importants de la mairie ramenés à Berlaimont en 1917, il n'est pas long à revenir sur sa terre natale.
Le village est sillonné de tranchées en zigzag que nous montrent les cartes anglaises. Ces mêmes Anglais, en ce début 1919, comblent les trous sur les routes, arrachent les "tire-bouchons" qui soutenaient des hectares de fils de fer barbelés et, avec l'aide de leurs soldats d'origine annamite, remettent de l'ordre dans ce chaos1. Ils enterrent dans leurs cimetières, terres anglaises en pays français, les morts qui avaient hâtivement enterrés çà et là (au début, le cimetière de la Ferme du Bois est couvert de croix de bois).
Une carte postale montre Monsieur Trocmé devant son tonneau Nissen, dans un espace vide et désolé. Grâce à un papier griffonné devenu un document, nous savons que le 22 mars 1919, sous la neige, trois familles d'Épehy étaient revenues. Disons que, sans le savoir, ces trois familles symbolisaient la renaissance d'Épehy – famille Delaigle, briqueterie : les murs, famille Léon Pelletier, charpentier : les toits, famille Auguste Despagne, cultivateur : la terre. Ils ont couché dans la cave de l'hospice dont les voûtes avaient, en partie, résisté à l'explosif.
Nos Anglais voyaient avec effarement arriver ces nouveaux colons, au point que certains de leurs soldats, chargés de famille et donc démobilisés, firent connaître en Angleterre la situation tragique des Picards et des gens du Nord, déclenchant Outre-Manche un élan de compassion, de dons et de parrainages bien oubliés aujourd'hui. Ces mêmes Anglais fournirent aussi pain, eau et victuailles aux nouveaux arrivants.
Pendant ce temps, chacun revenait au village, et c'est plusieurs centaines d'habitants que comptait maintenant Épehy. Chacun était à la tâche car, petit à petit, les autorités civiles réapparaissaient et édictaient leurs lois et aussi incitaient à la Reconstitution du pays, terme plus précis que celui de Reconstruction. C'est ainsi que l'on dédommagea, en partie, les agriculteurs et que l'on employa les ouvriers au nettoyage des terres, au comblement des trous et tranchées et, pour tout dire, à la remise en état du terroir d'Épehy.
Tout cela n'était pas sans danger. Ainsi, un jour Monsieur Lepreux et ses trois fils étaient occupés à nettoyer et combler un coin de terrain et, comme il faisait très chaud, le père envoya son cadet Alphonse, 6 ans, chercher au village de l'eau fraîche et du café. Le petit Alphonse ne revit jamais vivants son père ni ses deux frères, car ils furent tués par un engin explosif. Le gamin devint plus tard garde-champêtre de la commune.
Date de création : 29/11/2011 @ 10h11 Réactions à cet article
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