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Le 23/12/2022 à 09h55

Le village - F comme Fanfare

F comme Fanfare : Fanfare et musiciens d'Épehy

 

Les premières photos de la fanfare d'Épehy dont nous disposons datent de 1922, mais il en a très probablement existé de plus anciennes car, au moins depuis le XIXe siècle, la fanfare constituait en quelque sorte, avec l'église et la mairie, un élément d'identification de chaque village dont il était important de pérenniser le souvenir.

Peut-on espérer qu'un jour ou l'autre des membres d'anciennes familles du village découvrent d'autres clichés, antérieurs à 1922, oubliés au fond de quelque tiroir ?

1922 : la fanfare d'Épehy
Fig. 1. 1922 : la fanfare d'Épehy (Coll. C. Saunier).

Voici donc la première de ces photos : 23 musiciens regroupés autour de leur bannière, des jeunes et des moins jeunes, avec leurs instruments entassés au premier plan (Fig. 1). Qui sont-ils ?

De gauche à droite :

  • en haut, de chaque côté de la bannière : Jules Roland et Henri Lagrené,
  • au 3e rang : Marotte, Sylvain Marquand, Joseph Censier, Maurice Baudelot, P. Catoire, Georges Pouillaude, Marcel Despagne,
  • au 2e rang : Paul Censier, Arcole Marquand, J. Vasseur, Émile Despagne,Arthur Dermy, Eugène Colombier, Nestor Mathieu, Jules Osset,
  • au 1er rang : Georges Lempereur (dit Ch'gus), (?), Albert Dumont (dit Mondésir), Vincent, Maurice Despagne, René Demarle.

Une deuxième photo (Fig. 2), datée du 22 mai de la même année, nous montre douze membres de la fanfare fêtant joyeusement quelque événement important... après quoi il n'est pas sûr qu'ils aient encore joué bien juste...

On reconnaît, de gauche à droite :

  • debout : G. Marquand, Paul Collet, Léon (?) mari de Régine Osset, (?), Paul Helluin, Joseph Censier,
  • assis : (?), Georges Lempereur (Ch'gus), André Cocrelle, Robert Cocrelle, Maurice Baudelot, P. Catoire.

22 mai 1922 : la fanfare en goguette
Fig. 2. 22 mai 1922 : la fanfare en goguette (Coll. C. Saunier).

Que l'existence d'une fanfare à Épehy soit antérieure à 1922 ne fait aucun doute, nous en avons quelques preuves.

Cérémonie d'enterrement avec présence de musiciens. 1921
Fig. 3. Cérémonie d'enterrement avec présence de musiciens. 1921 (Coll. C. Saunier).

D'abord cette photo (Fig. 3) qui date de juin 1921. Il s'agit de l'enterrement d'Arsène Magniez, maire d'Épehy de 1888 à 19081. On y voit, en tête du cortège, le groupe des musiciens vêtus de noir, suivis de trois prêtres et des enfants de chœur portant la croix. Derrière, les hommes dont les porteurs du cercueil, et plus loin derrière, le groupe des femmes.

Nous sommes peu après la guerre : le bas-côté de la rue est encore défoncé, des pierres sont accumulées en plusieurs endroits, en prévision de leur réutilisation ; au fond, une baraque de tôles en demi-lune. À noter, à gauche, une habitation reconstruite en dur mais qui sera provisoire, vraisemblablement faite de mauvaises briques sorties d'une petite briqueterie qui fonctionna temporairement au nord de la route du Ronssoy.

De façon plus précise, grâce à une photo montrant la célébration de son cinquantenaire et datée du 2 juin 1935 (Fig. 4), on sait que la fanfare du village fut constituée en 1885. Cette date est assez tardive (selon A. Gabet, l'harmonie de Villers-Guislain est signalée dès 1879), mais on sait aussi que dès 1862 un festival de musique fut organisé à Épehy, ce qui laisse supposer qu'un groupe musical y existait déjà. En 1886, un concours régional comme il s'en faisait chaque année eut lieu au village, et la médaille d'or fut gagnée par la Société de Musique d'Hargicourt.

Le 2 juin 1935. Fête du Cinquantenaire, Place de la Mairie
Fig. 4. Le 2 juin 1935. Fête du Cinquantenaire, Place de la Mairie (Coll. C. Saunier).

La fête du Cinquantenaire rassembla au moins cinq fanfares de la région, dont on voit les bannières, en particulier celle du Ronssoy. Les musiciens, repérables à leur uniforme, se mêlent à la foule. Sur le perron de la mairie, décorée de nombreux drapeaux, les personnalités du village dont le maire Eugène Loiseaux qui a succédé à Ernest Durieux, décédé en 1932.

Le même jour, la fête se poursuit l'après-midi sur la Place de l'église (Fig. 5). Cela ressemble à la Fête Patronale de septembre, mais avec un arc de triomphe "Honneur aux musiciens". Le manège (M. Pourrier sans doute) est là, la baraque de vente de confiseries également et quelques autres encore. Une estrade de branchages et de verdure attend le concert de plein air. Le café Georges Delaplace doit rengorger de clients, le café Osset tout autant. Une voiture a réussi à se frayer un chemin dans la foule.

Au fond, derrière l'arc de triomphe, on aperçoit la baraque Café-Épicerie d'Augustine Espéranza.

Le 2 juin 1935. Fête du cinquantenaire, Place de l'église
Fig. 5. Le 2 juin 1935. Fête du cinquantenaire, Place de l'église (Coll. C. Saunier).

La vie ordinaire de la fanfare était surtout faite de répétitions qui se tenaient, à partir de 1925, dans une salle dépendant de la Salle des Fêtes du village. Pendant ces répétitions, nos musiciens faisaient une pause en allant se désaltérer au Café de la Musique, 27 Rue Neuve, tenu par M. et Mme Jules Mathieu (Fig.6), lequel, dans les souvenirs de Francine Delauney, était "la maison de Léna où, écrit-elle, je me rendais parfois avec ma grand-mère maternelle Mathieu. Léna était en vie commune avec mon oncle Jules que je n'ai pas connu".

 

L'enseigne du Café de la Musique et l'épicerie attenante
Fig. 6. L'enseigne du Café de la Musique et l'épicerie attenante (Entrée dans la cour)
(Coll. C. Saunier).

Il y avait aussi les cours de solfège pour les futurs musiciens, souvent donnés par un instituteur (ainsi M. Demarle). La fanfare apportait son concours aux soirées théâtrales organisées par les différentes sociétés. Elle était toujours présente pour les cérémonies au Monument aux Morts. Les bals étaient habituellement animés par plusieurs de ses musiciens, ainsi que la Fête de la Gare en été (Fig.7 a et b), la Fête Patronale en septembre et bien d'autres fêtes dont le souvenir s'est perdu.

 Concert Place de la Gare en 1925

Concert Place de la Gare en 1931
Fig. 7 a & b. Deux concerts Place de la Gare : en haut en 1925, en bas en 1931 (Coll. C. Saunier).

La Fête de la Gare fut une initiative des commerçants du quartier, tandis que la Fête Patronale, Place de l'église, dépendait de la municipalité. On observe, sur la photo 7 a, la présence de nombreux jeunes ouvriers italiens, repérables à leur casquette, qui travaillaient à la reconstruction du village, tandis que d'autres spectateurs en chapeau, souriant au photographe (Fig. 7 c), appartiennent sûrement à une classe plus aisée.

Sur l'agrandissement 7 d, des employés de la gare sont au premier rang des auditeurs, derrière le chef de fanfare.

Concert Place de la Gare, 1925, détail
Fig. 7 c. Concert Place de la Gare, 1925, détail
(Coll. C. Saunier, agrandissement A. Franqueville).

Au premier plan, en costume foncé : Henri Joffrin, à droite sa nièce : Marcelle Larde-Joffrin (1903-2005), et en arrière, souriant dans son costume sombre, le mari de celle-ci : Marcel Cormier (merci à Johannes Joffrin pour ces indications).

 

Concert Place de la Gare, 1931, détail
Fig. 7 d. Concert Place de la Gare, 1931, détail
(Coll. C. Saunier, agrandissement A. Franqueville).

La présence de la fanfare lors des défilés en constituait l'une des principales attractions. Elle se devait d'y être au complet et, si possible, de marcher au pas.

Nous disposons de trois photos de l'un de ces défilés (Fig. 8 a, b,c), prises dans la Grande Rue à hauteur du carrefour avec la rue Paul Dubois ou du garage Lobry.

Elles sont de 1951 et furent prises à l'occasion de l'arrivée du nouveau curé, l'abbé Pouvelle, que le cortège était allé accueillir à l'entrée du village, route d'Heudicourt, pour le conduire jusqu'à l'église et lui en remettre les clés2. Un certain nombre de personnes y sont bien reconnaissables.

Début du défilé dans la Grande Rue
Fig. 8 a. Début du défilé dans la Grande Rue (Coll. C. Saunier).


Fig. 8a :
À la grosse caisse : Alphonse Lepreux, garde-champêtre qui a d'ailleurs gardé le képi de sa fonction, à sa droite, au saxo : Edmond Christy,
en arrière, les trombones : Émilien Ledez en veste claire, et Maurice Despagne, chef de musique, en veste foncée, derrière lui, un pensionnaire de l'Hospice.

Suite du défilé devant le 75 Grande Rue
Fig. 8 b. Suite du défilé devant le 75 Grande Rue (Coll. C. Saunier).

Fig. 8b :
Au trombone, de nouveau Maurice Despagne, à ses côtés un gamin, derrière lui M. Harlé d'Heudicourt, un peu caché en arrière, en costume sombre, au baryton Gaston Lefort dit "Tiot Gaston", en ligne derrière M. Harlé, Victor Plisnier au piston,
derrière lui, Jean Bray, puis, en costume foncé, Marcel Despagne et derrière lui Michel Deloffre.

Suite du défilé dans la Grande Rue
Fig. 8 c. Suite du défilé dans la Grande Rue (Coll. C. Saunier).

Fig. 8c. :
Premier à gauche, Roland Martin, puis un musicien d'Heudicourt à la clarinette, Victor Plisnier au piston, au baryton, Jean Moutoir, derrière lui un homme d'Heudicourt sans instrument,
en arrière, derrière l'homme caché par son chapeau, M. Pernois en costume sombre, Jack Osborne en costume clair, derrière lui Albert Thierry et, en costume sombre, Henri Joffrin,
sous le 1er drapeau, Louis Pertriaux, puis René Toch et, derrière la hampe du 2e drapeau, Fernando Santi, ce 2e drapeau est tenu par Gaston Prônier,
à l'harmonica, Louis, de l'Hospice. La personne qui regarde le photographe est Mme André Pertriaux-Segaert. À noter l'absence apparente de femmes dans ce défilé.

On retrouve sur la photo ci-dessous (Fig. 9), prise en 1955 peut-être Place de la Gare, les anciens de la musique déjà rencontrés plusieurs fois et qui semblent bien avoir été honorés d'une décoration ce jour-là.

Les anciens de la fanfare, 1955
Fig. 9. Les anciens de la fanfare, 1955 (Coll. C. Saunier).

Ce sont, de gauche à droite : Marcel Marquand, Maurice Despagne, Victor Plisnier, le maire Raoul Trocmé, Georges Lempereur, Arcole Marquand, Marcel Despagne et Gustave Moiret dit Tatave.

Terminons cette évocation de la fanfare d'Épehy par deux photos qui montrent combien son rôle d'animation ne se bornait pas au territoire de la commune : des liens étroits mêlant amitié et émulation avaient été tissés avec les autres fanfares de la région et, reconnue pour sa valeur, elle participait régulièrement aux festivals qui s'y organisaient.

La fanfare d'Épehy à Roisel
Fig. 10. La fanfare d'Épehy à Roisel (Coll. C. Saunier).

Ici (Fig. 10), les casquettes blanches sont neuves. On distingue, en costume sombre au centre du groupe, Maurice Despagne et, entre autres, au premier rang, première casquette à gauche, celle de Roger Cocrelle.

Les trois bannières
Fig. 11. Les trois bannières (Coll. C. Saunier).

La photo 11 est la plus récente de toutes (1970–1980 ?). Quelle fut l'occasion cette sortie et ce rassemblement des trois bannières ?

Concluons ce chapitre par quelque souvenirs évoqués par Claude Saunier :

"J'étais très jeune quand la fanfare, allant en direction du cimetière, jouait la Marche Funèbre de Chopin, en l'honneur d'une personnalité épéhienne décédée dont on ne se rappelle plus le nom...
La retraite au flambeaux de 1936 fut une cacophonie pour ma famille et moi, pris entre la fanfare qui jouait une marche entraînante et un groupe bien animé qui chantait à pleine voix l'Internationale !
"

Notes :
1 Arsène Magniez est décédé le 25 juin 1921, de chagrin sans doute après le décès de sa fille Germaine le 6 avril de la même année.
2 Information donnée par Madame André Pertriaux.


Date de création : 05/08/2009 @ 17h20
Dernière modification : 11/10/2010 @ 17h19
Catégorie : Le village
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Réactions à cet article

Réaction n°3 

par TiphaineTARRIS le 05/03/2013 @ 15h14

Bonjour Messieurs,
Tout d'abord félicitations et un grand bravo pour ce travail d'archive sur Épehy.
Je suis en train de faire des recherches généalogiques sur  ma famille et je suis tombée sur votre site dans lequel je suis tombée sur une photo de mon arrière-grand-mère (la mère de mon grand-père maternel) ZORILLA ARTHÉMISE GEORGETTE NOBÉCOURT née la 25/01/1903 à Épehy, fille de Valère Timothée dit LUCIEN NOBÉCOURT né le 19/12/1873 à Épehy et MARIE CLAIRE DORIGNY-NOBÉCOURT née le 14/05/1874 à Ourscamp (60)
Elle fait partie de l'équipe d'aide soignante prise en photo en 1923et son père est sur la premiere photo de la fanfare de 1922
Je me demandais si vous aviez plus d'infos sur cette famille?Ou si vous seriez disponible que l'on se rencontre, regarder vos archives ...
Je vous remercie par avance de la réponse que vous voudrez bien m'accorder.
Très cordialement,Tiphaine TARRIS

Réaction n°2 

par jojo le 03/10/2010 @ 22h49

la fig. 7 c. au premier plan en costume foncé Henri JOFFRIN

la dame sa nièce LARDE-JOFFRIN Marcelle sa nièce (1903-2005)

et le monsieur en costume sombre son mari CORMIER Marcel


Réaction n°1 

par francine le 18/09/2009 @ 23h11

Le café de la Musique, photographié ds ce document, me semble être "la maison de Léna" rue Neuve  où je me rendais parfois avec ma grand'mère maternelle Mathieu. Léna était en vie commune avec "mon oncle Jules" que je n'ai pas connu.

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