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L'abécédaire d'Épehy
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Le 23/12/2022 à 09h55 |
Au fil des ans... - Épehy en 1923
ÉPEHY - QUOI DE NEUF ? Octobre 2007 – N° 70 ÉPEHY EN 1923 Le village se reconstitue lentement. Quelques maisons annoncent fièrement "1923" au-dessus de leur porte d'entrée.
Dès le 7 janvier, le Foyer-Dispensaire du Secours d'Urgence organise son premier concert au profit des habitants en situation précaire. Il y en a beaucoup malheureusement ! Une foule de personnalités parrainent cette soirée : Sous-Préfet, Maire, Secrétaire générale des Secours d'Urgence (Mlle Javal), Déléguée des Villages reconstitués (Mlle Séligmann) et bien d'autres encore. La lecture du programme est édifiante. Tout ce que le village compte de jeunes et de moins jeunes personnes de qualité y participe. C'est un élan collectif sans esprit de caste. La baraque des Secours d'Urgence voisine celle de la Croix Rouge américaine et bientôt, sur ce qui deviendra plus tard le terrain des sports, sont édifiés le dispensaire et le bâtiment médical. Tout cela laisse entrevoir les énormes besoins de la population en soins et aides diverses.
Au dispensaire de la Croix Rouge :
Deuxième séance du Foyer-Dispensaire le 22 juillet, en matinée cette fois, avec bal en soirée.
Les 30 musiciens de la Fanfare municipale sont les seuls représentants de l'arrondissement de Péronne au Festival de musique d'Amiens. Les Anciens Combattants ne sont pas de reste et c'est au profit de ceux d'entre eux qui souffrent des séquelles de la guerre que, le 11 novembre, ils font venir une troupe d'acteurs des théâtres Mogador et Antoine. Pour terminer cette année, l'Amicale des Anciens Élèves organise sa deuxième séance pour Noël. On peut donc compter 5 séances théâtrales et un bal pour 1923 (et ne ne sait pas tout). On pourrait croire que les habitants ne songent qu'à se distraire mais, à y regarder de plus près, il s'agit d'une véritable reconstitution du village. Chacun sent, parfois instinctivement, qu'il faut faire quelque chose pour se sentir chez soi, entre soi avec mille liens qui ont terriblement manqué pendant 5 ans, voire plus, car le village était éparpillé en cent lieux différents. Il faut revivre ensemble, rire, pleurer, prier, jouer, etc., etc. Il est visible qu'on est déjà en route pour cela. Et du côté de la religion ? Tout est est à reconstruire là aussi. Le tonneau-église était bien petit au moment des fêtes. La voix puissante de baryton de Gabriel Trocmé n'y trouvait pas le volume nécessaire pour donner toute sa mesure. Le calvaire à la sortie du village vers Heudicourt remplaçait sans doute une chapelle dont nous avons la photo sans plus de détails. Il fut érigé après une longue procession en présence de Mgr. l’évêque d'Amiens. La Fête-Dieu, les Rogations étaient l'occasion de processions importantes, avec le dais, les porteurs, les ornements, les reposoirs et les petites filles en anges du ciel avec leurs ailes et leurs petits paniers remplis de pétales de roses et de pivoines. Plus terre-à-terre, les très nombreux baptêmes à la sortie desquels le parrain lançait dragées et pièces de monnaie aux gamins, provoquant ainsi une mêlée pas très sportive !
Fig.7 & 8. Procession avec dais et ostensoir (Coll. C. Saunier). Il nous reste maintenant à imaginer toutes les activités du village : les centaines d'ouvriers italiens du bâtiment de l'entreprise Ceratto, les artisans locaux qui étaient aussi du bâtiment, l'activité agricole, les transports hippomobiles ou automobiles pour fournir les matériaux de construction et l'alimentation du village.
Date de création : 10/12/2011 @ 18h35 Réactions à cet article
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