C comme Compagnon
C'est un compagnon tout à fait particulier que nous présentons dans cet article. Un très fidèle compagnon des agriculteurs qui, dans les années 1920, étaient désireux de moderniser leur exploitation...
Il s’agit du moteur universel "Law", dont la maison qui le fabriquait existe toujours au même endroit, à Senlis (Oise). Il présentait des avantages que les agriculteurs appréciaient beaucoup : vitesse réglable, déplacement facile grâce à sa légèreté, et surtout son caractère multi-usages. N'est-ce pas injuste qu'il soit aujourd'hui si oublié, alors que nombreux exemplaires devaient se trouver dans les fermes du village ? À ce jour (en 2012), il n'en reste qu'un seul, en possession de Claude Saunier (Fig.2).

Fig.1. Le moteur universel Law (Photo Internet).
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Fig.2. À Épehy (photo C. Saunier).
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Fig.3. Descriptif détaillé du moteur Law (Photo Internet).
Ce moteur était véritablement la "bonne à tout faire" de la ferme. Il faisait tourner l'écrémeuse et la baratte, le coupe-racines, le hache paille, la pompe du puits ou de la citerne, la pompe à purin, la meule à affuter, le trieur de grains et bien d'autres machines (Fig.4). Il semble même que s'y ajoutait, d'après une carte postale, l'ancêtre de la machine à laver... (Fig.5).

Fig.4. Le compagnon universel du fermier... (Photo Internet).

Fig.5. ...Et aussi de la fermière (Photo Internet).
Aux abords du sinistre "jeudi noir" de 1929, l'électricien Raymond Saunier avait monté un stand de machines agricoles à la foire-expo de Roisel (Fig.6). Ce moteur Law s'y trouvait à juste titre en bonne place et il restera la vedette de toutes les foires agricoles (Fig.7), tandis que l'entreprise diversifiait peu à peu sa production après la Seconde Guerre mondiale, en particulier vers les domaines de la préparation des aliments du bétail et les techniques de conservation des récoltes.

Fig.6. À la foire-expo de Roisel, 1929 (Coll. C Saunier).

Fig.7. À la foire-de Nantes, 1936 (Photo Internet).
En conclusion :
L'objet de ce petit article est de tenter, modestement, de combler un vide dans notre histoire d'"Épehy autrefois", une histoire où les souvenirs et les images de la vie fermière et agricole sont beaucoup trop rares. Les photographes de l'époque estimaient sans doute que c'étaient là choses trop banales de la vie quotidienne pour mériter une photo, hélas !